Présentation du livre
L’historiquement correct, c’est le politiquement correct appliqué à l’histoire : ce n’est pas une lecture scientifique du passé, une tentative de le restituer tel qu’il a été, c’est une interprétation idéologique et politique du monde d’hier, visant à lui faire dire quelque chose pour les hommes d’aujourd’hui, avec les mots et les concepts d’aujourd’hui.
L’historiquement correct ne cherche pas à comprendre le passé pour éclairer le présent : il part du présent pour juger le passé. Dans cet état d’esprit, l’histoire devient un écran où se projettent toutes les passions contemporaines. A l’école, à la télévision ou au café du Commerce, l’historiquement correct règne en maître, proposant une histoire tronquée, falsifiée, manipulée. Et c’est ainsi que l’on voit tous les jours traquer l’obscurantisme, l’impérialisme, le colonialisme, le racisme, l’antisémitisme, le fascisme ou le sexisme à travers les siècles, même si ces mots n’ont pas de sens hors d’un contexte précis : l’historiquement correct s’en moque, car son but n’est pas la connaissance mais la propagande. L’historiquement correct pratique l’anachronisme (les événements d’hier sont évalués selon les critères de notre époque) et porte des jugements manichéens, le Bien et le Mal étant définis selon les valeurs qui ont cours aujourd’hui.
Du Moyen Age à la guerre d’Algérie, ce livre étudie dix-huit points chauds de l’histoire française et européenne, plusieurs d’entre eux concernant directement l’histoire du catholicisme : les croisades, les cathares et l’Inquisition médiévale, l’Espagne des Rois Catholiques, les guerres de Religion, l’Ancien Régime, les Lumières et la tolérance, la Révolution et la Terreur, les catholiques sociaux au XIXe siècle, l’abolition de l’esclavage, la colonisation, l’antisémitisme et l’anticléricalisme des années 1900, l’affaire Pie XII. Exposant les événements en les replaçant dans leur contexte, cet ouvrage rappelle des faits oubliés ou dissimulés, qui bousculent les schémas préétablis et les jugements préconçus.
Editions
- Perrin, 2003.
- Tempus, 2006 (collection de poche des éditions Perrin).
Autres éditions
- Le Grand Livre du Mois, 2003.
- France Loisirs, 2003.
- Editions de la Loupe, 2003 (deux tomes ; édition en grands caractères).
Traductions
- En roumain : Corectitudina istorica, Humanitas, 2005.
- En espagnol : Históricamente incorrecto, Ciudadela, 2006.
Récompenses
- Prix Marcel-Thiébaut 2003 (Société des Gens de lettres).
- Grand Prix catholique de littérature 2003.
L’histoire du livre racontée par l’auteur
Mon quatrième ouvrage. Celui qui a exigé le travail le plus long. Des lecteurs me demandent parfois combien de temps je mets pour écrire un livre. Question secondaire, et à laquelle je suis incapable de répondre. Dans ce cas, toutefois, je me suis exercé, par jeu, à compter le nombre d’heures que j’ai passées sur le manuscrit d’Historiquement correct. Pour l’anecdote, on retiendra que ce chiffre s’établit très précisément, de janvier 2001 à janvier 2003, à 2183 heures de travail. Le tout mené de front avec mon activité de journaliste : un ami m’a dit que c’était comme si j’avais travaillé l’équivalent de trois années en l’espace de deux ans. Il est cependant évident que je n’aurais pu écrire un tel ouvrage à 25 ans : Historiquement correct est d’abord et surtout le fruit d’années de lecture.
Xavier de Bartillat, directeur de Perrin, et toutes ses équipes, ont parfaitement préparé et accompagné cette aventure. Car c’est une aventure que de publier un livre qui devient sous vos yeux un best-seller. Des chiffres ? Toutes éditions confondues, l’ouvrage a passé la barre des 120 000 exemplaires vendus. Huit passages à la télévision (dont l’émission d’Ardisson !), une trentaine d’émissions de radio, plus de cent articles, une quarantaine de conférences à travers toute la France, des centaines de lettres ou de courriels (j’ai personnellement répondu à tous)…
Je n’ai jamais prétendu avoir le monopole de «l’historiquement incorrect», ni être un spécialiste de tous les sujets traités dans l’ouvrage : mon but était de donner la parole à ceux-ci, en présentant une synthèse de leurs travaux à l’intention du grand public. D’autres que moi auraient pu publier un tel livre. Mon seul mérite est de l’avoir entrepris en sentant qu’il correspondait à un besoin. Son succès le prouve : je crois pouvoir dire qu’Historiquement correct a changé quelque chose dans le paysage intellectuel.
Les professeurs de l’enseignement secondaire et les universitaires ont été nombreux à me remercier. Beaucoup de parents font lire l’ouvrage à leurs enfants, mais beaucoup de lycéens ou d’étudiants le lisent d’eux-mêmes. C’est avec ce livre que j’ai gagné un jeune public, dont la fidélité s’est confirmée, un an plus tard, quand le Terrorisme intellectuel a été réédité, puis maintenue par la suite. Si j’ai contribué, si peu que ce soit, à la formation des esprits de demain, j’ai atteint mon but.
17 réponses
Il est aujourd’hui peu d’ouvrages d’utilité plus grande et d’usage plus pressant que celui de Jean Sévillia.
Alain Besançon, de l’Institut
Le Figaro, 14 avril 2003
Un grand bravo pour votre Historiquement correct.
Pierre Chaunu, de l’Institut
Lettre à l’auteur, 15 avril 2003
Votre Historiquement correct est un chef d’œuvre. C’est toute notre histoire refaite comme elle doit être refaite et enseignée. Et vous écrivez cela avec simplicité, sans prétentions et sans polémique inutile.
Jean de Viguerie
Lettre à l’auteur, 16 avril 2003
Notre auteur s’est voulu historien avant tout.
Emmanuel Le Roy Ladurie, de l’Institut
Le Figaro Magazine, 18 avril 2003
Nul doute que le livre de Jean Sévillia ne fasse, lui aussi, l’objet de polémiques, car son jeu de massacre s’exerce tous azimuts.
Jean Amadou
Europe 1, 26 avril 2003
Ce n’est pas de la dynamite, c’est du semtex !
Vladimir Volkoff
L’Homme nouveau, 4 mai 2003
Il est particulièrement réjouissant de voir crever quelques baudruches du prêt-à-porter historique par la plume acérée et savante de Jean Sévillia.
Frédéric Valloire
Valeurs actuelles, 9 mai 2003
La démonstration de Jean Sévillia est d’une grande salubrité.
Philippe Tesson
Le Figaro littéraire, 22 mai 2003
La lecture du dernier livre de Jean Sévillia est instructive et hautement recommandable. Sans adhérer à tous ses points de vue, c’est pourtant une lecture qui permet de changer pour une fois de lunettes.
Marie-Hélène Miauton
Le Temps (Genève), 23 mai 2003
Ce démontage de la vulgate postmarxiste est souvent salutaire, et parfois réjouissant.
François Dufay
Le Point, 30 mai 2003
In France recently I bought a copy of a new book on the strength of its title – Historiquement correct, by Jean Sévillia. The book is a compendium of Politically Inconvenient information.
Frank Johnson
The Spectator, 21 juin 2003
A l’instant je referme Historiquement correct. Présenté sous une belle jaquette bleue comme la Vierge et blanche comme la fleur de lys – ça vous donne une coloration –, il développe cette vieille obsession de la France réac : il y en a assez de l’emprise laïco-socialo-bolchevico-barbue sur notre beau passé ; sauvons ! sauvons l’histoire de France au nom du Sacré-Cœur. D’où une relecture hallucinée de nos dix derniers siècles.
François Reynaert
Le Nouvel Observateur, 26 juin 2003
Aucun de ces faits ne sera contesté par un historien sérieux.
La Libre Belgique, 27 juin 2003
A sa manière, celle d’un journaliste engagé dans les batailles de l’opinion, Jean Sévillia s’emploie à réfuter les versions « officielles » de l’Histoire, dont les programmes scolaires offrent trop souvent la saisissante caricature.
Yves Bruley
Historia, septembre 2003
Une entreprise qui serait de salubrité publique, qui l’est en certains chapitres, si l’auteur ne révélait à son tour, ici et là, son propre conditionnement idéologique.
L’Histoire, octobre 2003
Sous prétexte d’en finir avec le « passé unique » et les oukases du droit-de-l’hommisme, Jean Sévillia tente de nous refiler une marchandise des plus suspectes.
Eric Dior
Marianne, 6 octobre 2003
… le contexte régressif marqué par les ouvrages de Nicolas Baverez (La France qui tombe) ou de Jean Sévillia (Historiquement correct) qui tendent à idéaliser un passé bonapartiste ou monarchiste au détriment des acquis de la démocratie politique et sociale…
Jean-François Kahn
Marianne, 3 novembre 2003