Louis le toujours Grand

La France célèbre le tricentenaire de la mort de Louis XIV

     Festivités, expositions, colloques, magazines spéciaux : la France célèbre le tricentenaire de la mort de Louis XIV. La librairie n’est pas en reste, profitant du filon pour tenter d’écouler quelques compilations sur le Roi-Soleil. Il faut donc se méfier : plutôt que de lire du papier imprimé pour rien, il vaut mieux se plonger dans les travaux des historiens qui apportent à la fois un savoir puisé aux meilleures sources et un regard neuf sur leur objet d’étude. Car c’est un perpétuel émerveillement que de constater que les spécialistes parviennent toujours à trouver un angle d’attaque différent, une perspective inexplorée ou un document inédit afin de reprendre à nouveaux frais une question sur laquelle on croyait tout savoir. Qu’apporter de neuf, en effet, sur Louis XIV, roi auquel tant d’ouvrages marquants ont été consacrés ? On songe au Louis XIV de François Bluche (1986), au Louis XIV de Jean-Christian Petitfils (1995), au Règne de Louis XIV d’Olivier Chaline (2005), à Louis XIV. Homme et roi de Thierry Sarmant (2012). Et pourtant, le livre collectif que les Editions Perrin font paraître aujourd’hui, en partenariat avec Le Figaro Histoire, prouve une fois de plus que l’on peut passionner le lecteur en revenant pour la centième fois sur la vie et l’oeuvre d’un monarque qui n’était pas parfait et qui commit bien des erreurs, mais dont la gloire a tant fait pour le nom français et rayonne encore sur toute la planète, comme en témoigne la foule cosmopolite des visiteurs et admirateurs de Versailles. Jean-Christian Petitfils, dont l’autorité en la matière est incontestable, a réuni vingt des meilleurs spécialistes de la période. On ne peut les citer tous, mais on le voudrait. Saluons quand même Françoise Hildesheimer (sur l’enfance du souverain), Jean-Paul Desprat (sur la vie amoureuse du Roi-Soleil), Jean-Marie Constant (sur les mutations sociales), Yves-Marie Bercé (sur le gouvernement royal), Jean-François Solnon (sur la Cour), Alexandre Maral (sur le roi et Dieu) ou Lucien Bély (sur la politique extérieure). « Le temps de la synthèse est venu », explique Petitfils, soulignant combien les connaissances se sont renouvelées au cours des dernières années. A vrai dire, on n’en aura jamais fini avec Louis le Grand.

Jean Sévillia

Le Siècle de Louis XIV, sous la direction de Jean-Christian Petitfils, Perrin/Le Figaro Histoire, 456 p., 23 €.

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