François Ier réinventé

[p style= »text-indent: 20pt; »]Une grande biographie du roi qui symbolise la Renaisssance française.[/p]

[p style= »text-indent: 20pt; »]     Les grands personnages de l’histoire ont tous leur légende, et les héros de l’histoire de France, rois compris, n’échappent pas à la règle. Le travail des historiens, dès lors, est de démêler le vrai du faux, mais aussi d’expliquer pourquoi, dans la mémoire collective, c’est souvent le faux qui l’a emporté. Spécialiste du XVIe siècle et des guerres d’Italie, auteur de biographies de Charles VIII, de Louis XII et d’Henri II – les deux prédécesseurs et le successeur de François I[sup]er [/sup]-, Didier Le Fur tournait depuis longtemps autour de ce dernier monarque, symbole de la Renaissance française. Une biographie scientifique nous était promise : la voici (1). Fruit de dix ans de recherche, c’est un monument d’érudition et d’intelligence. Mais sa lecture perturbe, autant prévenir. Car les idées toutes faites sur le roi-chevalier, bâtisseur de l’Etat et protecteur des arts, volent ici en éclats. François I[sup]er[/sup] n’en sort ni grandi ni abaissé, mais simplement autre que l’image à laquelle nous nous sommes habitués et que l’auteur décortique dans une cinquantaine de pages consacrées au [em]« souvenir fantasmé d’un roi »[/em]. Prince galant, il était malheureux en amour, apprend-on, de même que, prince lettré, il ne lisait pas ou peu… Didier Le Fur insiste sur le rôle des guerres d’Italie, héritage de Louis XII, et montre au passage que Marignan a été une victoire peu glorieuse (2). L’historien s’étend longuement sur la rivalité avec Charles Quint, duel qui aura dominé le règne : François I[sup]er[/sup] avait hérité du rêve expansionniste de ses prédécesseurs, rêve qu’il léguera à son fils Henri II et qui consistait, écrit Le Fur, à vouloir [em]« faire de la France le coeur du dernier empire »[/em].[br /]     L’ouvrage terminé, on sort de ce portrait avec la vision d’un prince [em]« qui à tout prendre n’était pas différent des autres souverains de son époque »[/em] et [em]« qui fit ce qu’il put, avec ses moyens, pour lui, sa famille, son royaume et sa religion, comme un roi pouvait le faire »[/em]. Un grand livre, une grande leçon d’histoire.[/p] [p style= »text-align: right; »][strong]Jean Sévillia[/strong][/p] [p style= »text-indent: 20pt; »](1) [em]François I[sup]er[/sup][/em], de Didier Le Fur, Perrin, 1 016 p., 29,50 ¤.[/p] [p style= »text-indent: 20pt; »](2) Lire aussi [em]Marignan, 1515,[/em] de Didier Le Fur, Tempus, 376 p., 10 €. Et signalons [em]1515, Marignan,[/em] d’Amable Sablon du Corail, Tallandier, 510 p., 24,90 € et [em]L’Honneur perdu de François I[sup]er[/sup]. Pavie, 1525,[/em] de Jean-Marie Le Gall, Payot, 496 p., 25 €.[/p]

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