Le mythe communiste

Ce mois-ci, le Parti communiste français fête ses 90 ans. Né d’une scission du Parti socialiste, le 29 décembre 1920, lors du Congrès de Tours, c’est une des plus anciennes formations politiques établies en France. Un record dont nous nous passerions volontiers…

Aujourd’hui, ce parti n’est plus que l’ombre de lui-même, même si l’idée communiste continue de briller au firmament de la gauche extrême. Mais sans soutien extérieur – le monde soviétique s’est effondré il y a vingt ans, et jusqu’à la lointaine Chine se convertit sans le dire à l’économie de marché –, sa marge de progression reste limitée, pour ne pas dire nulle. Il est dès lors difficile, pour les plus jeunes générations, de se représenter ce qu’était le poids du PCF dans la société française jusqu’aux années 1970. Il faut se souvenir que ce parti, financièrement soutenu par l’URSS, propriétaire d’un patrimoine immobilier considérable, contrôlait des dizaines de journaux, de syndicats, d’associations. Des centaines de permanents travaillaient pour lui. Chez les intellectuels, il bénéficiait d’un prestige inégalé. Et dans ses plus hauts scores, il attirait jusqu’au quart de l’électorat français !

Avec sa foi et ses dix commandements, ses chefs, ses dogmes et ses rites, ses assemblées et ses communautés, le Parti communiste avait quelque chose d’une contre-Eglise. Il y avait quelque chose de religieux, en effet, dans l’adhésion au communisme, qui était une sorte de messianisme inversé, messianisme réduit à la dimension horizontale, où le prolétariat – un prolétariat imaginaire – était chargé d’assurer le salut du genre humain.

Alors que la vérité historique a été démontrée sans contestation possible (100 millions de morts…), par quel mystère certains se laissent-ils encore prendre à ce mirage ? Sans doute parce que le communisme n’a jamais exercé le pouvoir en Europe occidentale. A l’Est, quelques nostalgiques mis à part, les citoyens sont vaccinés. Ici, d’aucuns continuent d’attendre le Grand Soir. Un mythe inauguré en France dès 1793 : triste privilège.

Jean Sévillia

Partager sur les réseaux sociaux

Nouveauté

Recherche

Thématiques