Les croisades étaient-elles une entreprise impérialiste à l’encontre de l’Orient musulman ? L’Inquisition a-t-elle brûlé des milliers d’hérétiques ? La chrétienté médiévale était-elle antisémite ? L’Église s’est-elle vraiment interrogée pour savoir si les femmes avaient une âme ? Les papes de la Renaissance ressemblaient-ils tous aux Borgia ? Pendant les guerres de Religion, les catholiques ont-ils fait preuve d’intolérance alors que les protestants incarnaient la liberté d’esprit ? Galilée a-t-il été condamné parce que les papes s’opposaient aux découvertes scientifiques ? L’Église du XIXe siècle était-elle par principe hostile à la modernité ? Dans les années 1930, le Vatican s’est-il aveuglé par anticommunisme sur les dangers du fascisme et du nazisme ?
Autant de questions explosives en forme de réquisitoire dans un procès couramment fait à l’Église catholique. Les réponses données ici par quinze historiens visent d’abord à remettre en contexte chaque question dans son époque, avec le souci d’éviter tout anachronisme. Sans jamais remplacer la légende noire par une légende dorée, cette fresque alerte et passionnante redonne sa place à une investigation historique sans préjugés et sans œillères.
Des signatures : Jean-Christian Petitfils, Sylvain Gouguenheim, Olivier Chaline, Bernard Lecomte, Olivier Hanne, Martin Aurell, Grégory Woimbée, Jean-Louis Benoit, Éric et Émeline Picard, Christophe Dickès, François Huguenin, Yves Chiron, Frédéric Le Moal, Jean Sévillia.
L’Eglise en procès. La réponse des historiens, sous la direction de Jean Sévillia, Tallandier / Le Figaro, août 2019, 364 pages, 21,50 €