Ces dernières années, Elisabeth Lévy s’est signalée par son indépendance d’esprit en refusant nombre de conformismes de l’époque. Par exemple en rappelant, contre l’effacement des frontières, que la démocratie s’exerce à l’intérieur d’une souveraineté ; ou en soulignant, à rebours de la victimisation des délinquants, que chacun est responsable de ses actes et que le respect de l’autre et de la loi est indispensable à la vie en société ; ou encore en expliquant, contre l’abandon de la culture classique, que Molière est une chance pour tous. Sa surface médiatique a valu à cette journaliste d’être classée, en compagnie de quelques confrères, dans la (dangereuse) catégorie des « nouveaux réactionnaires ». Elle revient ici sur quelques affaires récentes (Zemmour, Vanneste…) qui ont illustré le déni du réel qui caractérise la pensée de gauche. Si le propos est malheureusement un peu trop autocentré, l’auteur a le courage de combattre l’idéologie dominante avec une lucidité qui mérite d’être saluée.
Jean Sévillia
La Gauche contre le réel, d’Elisabeth Lévy, Fayard.
Publié le :vendredi 11 mai 2012