Si, l’Europe est chrétienne !

« Je ne crois pas aux racines chrétiennes de l’Europe. » C’est Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et financières, qui a lancé cette phrase, le 8 mai 2016,  alors qu’il débattait sur BFM avec Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France. La discussion entre l’ancien ministre socialiste et le député souverainiste ayant abordé l’élection à la mairie de Londres  du travailliste Sadiq Khan, fils d’immigrés musulmans du Pakistan, Moscovici a fait profession de foi de multiculturalisme en précisant : « L’Europe n’est pas chrétienne, l’Europe est diverse. » Pour ce qui est d’aujourd’hui, on pourrait lui objecter que, en dépit des mouvements migratoires qui ont en effet diversifié le paysage religieux, toutes les enquêtes prouvent que le christianisme demeure  la religion de référence de la grande majorité des Européens, même quand la pratique  a connu un recul chez les catholiques comme chez les protestants. Ce n’est toutefois qu’une partie de la question. Nier les racines chrétiennes  du Vieux Continent, c’est ignorer l’évangélisation  de l’Europe aux premiers siècles de notre ère, c’est oublier Clovis, Charlemagne et Saint Louis, c’est ne pas voir les cathédrales, n’avoir jamais lu Pascal ou méconnaître les cantates de Bach, ou encore mépriser la piété populaire de générations d’Européens. L’héritage chrétien, en Europe, imprègne la conception de l’homme, la pensée politique, la philosophie, les modes de vie,  la littérature et les arts. Que Pierre Moscovici croie ou non aux racines chrétiennes de l’Europe, celles-ci existent. Vouloir réécrire l’histoire, c’est un projet totalitaire.

Jean Sévillia

 

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