Noël : faites votre marché à Innsbruck

Neige et sapins, auberges typiques et maisons anciennes, vin chaud et loden,
églises baroques et chants de l’avent : au mois de décembre, l’hiver autrichien
prend tout son charme dans la capitale du Tyrol.

C’est au pied de la colonne Sainte-Anne, érigée en 1706 pour commémorer une victoire contre les Bavarois, qu’on prend d’un coup d’oeil la mesure d’Innsbruck. Nous sommes dans la Maria-Theresien-Strasse : façades irrégulières, magasins achalandés, tramways rubiconds. Dans le prolongement de cette artère animée, on aperçoit le boyau de la Herzog-Friedrich-Strasse. S’élargissant entre ses maisons à oriels de la Renaissance, elle mène au célébrissime Petit Toit d’or, symbole de la puissance des Habsbourg lorsque Maximilien installa ici la capitale de son empire. Surplombant la vieille cité, les cimes de la Nordkette se détachent à 2 334 mètres d’altitude. Si proches qu’on croirait pouvoir les toucher.

Lovée au milieu des Alpes, Innsbruck constitue, l’hiver, un havre douillet au milieu d’un paysage enneigé. C’est ce qui confère sa particularité à son marché de Noël : le cadre fastueux de cet écrin de montagnes. Dans le quartier ancien, le marché se tient précisément devant le Toit d’or. Les stands, dominés par un sapin géant et veillés par une crèche aux personnages grandeur nature, proposent des décorations de Noël, des produits de l’artisanat local (bois et verre), des vêtements en loden, et des plaisirs comestibles : pains d’épices, pains aux noix et aux fruits secs, beignets et galettes tyroliennes. Et du vin chaud, ce Glühwein qui aide à braver la morsure du froid. Les étudiants d’Innsbruck le savent si bien qu’ils font de cet endroit, pendant tout le mois de décembre, leur lieu de rendez-vous nocturne ; dès la sortie des cours, verre après verre, ils refont le monde.

L’autre marché de Noël, celui de la Landhausplatz, permettra cette année d’envoyer ses voeux via Internet : preuve qu’en Autriche tradition se conjugue avec modernité. Noël à Innsbruck, c’est aussi le moment d’admirer les crèches du musée des Arts et Traditions populaires (les plus anciennes datent du XVIIIe siècle), ou d’écouter des concerts de chants de l’avent qui, au Tyrol, forment un art. C’est encore l’occasion de découvrir les villages du plateau ceinturant la ville : à Axams, Götzens ou Mutters, entre églises baroques et fermes cossues, règne une paix d’un autre âge.

Jean Sévillia

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