Le livre noir des complices

Si la tyrannie communiste a pu se maintenir pendant plus de sept décennies, elle l’a dû aux relais dont elle a bénéficié à l’Ouest. Thierry Wolton a fait le tour d’horizon des « idiots utiles ».

 

Journaliste, essayiste et historien, Thierry Wolton est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages traitant de politique française et de relations internationales, dont une douzaine d’essais consacrés à l’histoire des pays communistes. Il y a un peu plus de dix ans, il a entrepris un projet colossal : une histoire globale du communisme analysant toutes les facettes du phénomène à travers les cinq continents. Les deux premiers volumes de cette Histoire mondiale du communisme, fruit de dix ans de travail sur le sujet mais aussi d’une vie de recherche sur la question totalitaire, ont paru en 2015. Le premier volume, Les Bourreaux, abordait cette histoire sous l’angle des pouvoirs communistes dont il décrivait l’idéologie, les objectifs et les méthodes. Le deuxième volume, Les Victimes, explorait le communisme d’en bas, se penchant sur le sort des populations et des sociétés soumises au joug marxiste-léniniste, en Europe de l’Est, en Amérique latine, en Asie ou en Afrique.

Voici enfin le troisième volume de cet « essai d’investigation historique » sans équivalent. Intitulé Les Complices, ce livre retrace ce qui n’est pas le moins effroyable dans l’histoire du communisme : les complicités, les complaisances et les aveuglements dont ce système totalitaire a bénéficié tout au long du XXe siècle, et au-delà. Nourri de faits, de documents, de portraits et d’anecdotes qui parfois prêteraient à sourire si le sujet n’était dramatique, ce récit qui complète la trilogie de Wolton fait la part de l’utopie, de la lâcheté ou de l’intérêt matériel dans ce qui a permis aux Etats communistes de durer si longtemps, et d’échapper le plus souvent au jugement de la postérité, le manteau de l’oubli étant jeté sur les crimes du communisme.

Dans l’enquête de Thierry Wolton, nous avons dégagé sept familles de complices du communisme, représentées chacune par une personnalité emblématique, sans ignorer que cette typologie pourrait être complétée ou affinée. « Cette histoire, souligne l’auteur, oblige à regarder une face sombre de l’humanité, ce qui est douloureux ». Le grand Soljénitsyne, qui avait tant fait pour faire connaître la réalité du communisme, nous a appris qu’avoir le courage de regarder la vérité en face est le seul moyen de conserver sa liberté de pensée.

 

Les staliniens / Pierre Daix

En mai 1945, un sondage Ifop révèle que 57 % des Français considèrent l’Union soviétique comme le pays qui a le plus contribué à la défaite de l’Allemagne. L’URSS, puissance amie, est par conséquent tout aussi intouchable que son dirigeant, Joseph Staline. Auréolé de sa participation à la Résistance, le PCF remporte 26 % des suffrages aux élections législatives d’octobre 1945, 28 % à celles de 1946. Siégeant au gouvernement jusqu’en 1947, il domine la scène politique et intellectuelle, et veille à la solidarité absolue due à l’URSS, incriminant toute critique du système soviétique de sympathie rétrospective pour le nazisme. Pierre Daix, responsable des étudiants communistes dans Paris occupé, déporté à Mauthausen pour faits de résistance en mars 1944, membre du cabinet du ministre communiste Charles Tillon à la Libération, est rédacteur en chef des Lettres françaises, le mensuel culturel communiste fondé par Aragon, de 1948 à 1950, et le sera de nouveau de 1953 à 1972. En 1949, lorsque David Rousset, ancien trotskiste et ancien déporté, lance un appel dans le Figaro littéraire pour la création d’une commission d’enquête sur le système concentrationnaire de l’URRS, c’est Pierre Daix qui lance la contre-offensive dans l’Humanité, accusant Rousset, en ce temps de guerre froide, de « préparer les esprits à un conflit contre l’Union soviétique », puis dans les Lettres françaises. Dans son article, titré « Pierre Daix, matricule 59 807 à Mauthausen, répond à David Rousset », le journaliste nie toute analogie entre les camps nazis et les camps soviétiques, vantant ces derniers comme une « magnifique entreprise » : « Les camps de rééducation en Union soviétique sont le parachèvement de la suppression complète de l’exploitation de l’homme par l’homme. » David Rousset ayant assigné Claude Morgan, le directeur des Lettres françaises, et Pierre Daix, ceux-ci seront condamnés pour diffamation. Il faudra un très long chemin pour que Daix, ébranlé par l’intervention soviétique contre le Printemps de Prague, en 1968, puis en 1974 par l’expulsion d’URSS de Soljenitsyne, écrivain auquel il avait consacré l’année précédente un essai laudateur, renonce à reprendre sa carte du PC. Son autocritique, il la fera en 1976 dans J’ai cru au matin : « Moi, l’ancien de Mauthausen, j’ai bien aidé les bourreaux du goulag ».

 

Les compagnons de route / Jean-Paul Sartre 

En 1948, les Temps modernes, revue lancée trois ans plus tôt par Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, est à la recherche d’une troisième voie entre capitalisme et communisme. Au Congrès mondial des intellectuels pour la paix, organisé par les communistes à Wroclaw, en Pologne, cela vaut à Sartre d’être traité de « hyène dactylographe ». En 1950, toutefois, la revue condamne l’antisoviétisme de David Rousset : « L’URSS se trouve grosso modo située, dans l’équilibre des forces, du côté de celles qui luttent contre les formes d’exploitation de nous connues ». C’est le début du rapprochement de Sartre et du Parti communiste, mouvement qui s’accélère à la mort de Staline, en 1953. « Jean-Paul Sartre symbolise le compagnonnage de route des années du post-stalinisme », observe Thierry Wolton. En 1954, le philosophe effectue une visite à Moscou et à Leningrad, où il se rendra régulièrement jusqu’au milieu des années 1960 : « Les Soviétiques, commente Wolton, ont le savoir-faire nécessaire pour amener leur hôte à voir ce qu’ils veulent. » Au retour de son premier voyage, le philosophe confie ses impressions à Libération (quotidien des compagnons de route du PCF qui disparaîtra en 1964) : « Le citoyen soviétique possède à mon avis une entière liberté de critique. […] Vers 1960, avant 1965 […], le niveau de vie moyen en URSS sera de 30 à 40 % supérieur au nôtre. »  En 1961, à l’occasion d’un hommage funèbre à Merleau-Ponty, il racontera comment la répression d’une manifestation communiste à Paris, lors de la guerre de Corée, l’avait retourné : « Les derniers liens furent brisés, ma vision fut transformée : un anticommuniste est un chien, je ne sors pas de là, je n’en sortirai plus jamais. » Engagé en faveur de la décolonisation et dans la lutte contre la guerre d’Algérie, Sartre placera ensuite dans les peuples du tiers monde l’espoir de rupture qu’il mettait naguère dans le prolétariat français. Directeur ou soutien affiché de plusieurs journaux gauchistes dans les années 1970 (La Cause du peuple, J’accuse, le nouveau Libération), il n’aura pas cessé de croire en la révolution.

 

Les curés rouges / l’abbé Boulier

Lorsque Nikita Khrouchtchev, répondant à l’invitation du général de Gaulle, effectue une visite officielle à Paris, en 1960, l’ambassadeur d’URSS offre une réception dans son hôtel de la rue de Grenelle. Parmi les 500 invités qui salueront le maitre du Kremlin déambule un prêtre suspendu par le Vatican, mais indéfectiblement fidèle à l’alliance franco-soviétique : l’abbé Boulier. « L’abbé Jean Boulier, remarque Thiery Wolton, incarne le « curé rouge » dans la France de l’immédiat après-guerre ». Curé de paroisse à Paris (1932-1938) puis à Monaco (1938-1941), cet ecclésiastique qui a participé, avant-guerre, à la fondation de la Jeunesse ouvrière chrétienne est en contact avec la Résistance communiste dans la France occupée. A la Libération, soutient l’expérience des prêtres-ouvriers. En 1946, il organise le voyage d’Emmanuel Mounier en Pologne, visant à nouer des liens entre la revue Esprit, où s’expriment nombre de compagnons de route chrétiens du communisme, et le mouvement catholique polonais Pax, courroie de transmission communiste. En 1947, il appuie l’Union des chrétiens progressistes, un parti fondé en 1947 par des intellectuels qui estiment, derrière André Mandouze, que les démocrates-chrétiens du MRP se situent trop à droite et qu’il leur appartient d’œuvrer politiquement et électoralement aux côtés du Parti communiste. L’abbé Boulier, engagé dans le Mouvement de la Paix, en 1948, et présent (en soutane) au congrès de Wroclaw, s’en explique ainsi : « Les chrétiens doivent combattre l’ordre social brutal, où l’argent est roi. » Sa proximité voyante avec les idées communistes lui vaut d’être suspendu en 1950, et même réduit à l’état laïc en 1953. Ne cessant d’arguer de sa foi catholique, l’abbé Boulier sera réintégré après le concile Vatican II, et publiera son autobiographie en 1977 : J’étais un prêtre rouge. Petite curiosité, jusqu’à sa mort, survenue en 1980, ce prêtre hors-cadre ne cessera de célébrer la messe en latin.

 

Les maoïstes /  Philippe Sollers

Mao Tsé-Toung décrète la « Révolution culturelle » en 1966. Au pouvoir depuis 1949, le dictateur communiste a déjà imposé à la Chine un régime politique et économique dont le bilan s’établit en millions de victimes. Mais le mouvement qu’il lance aspire à aller plus loin dans la transformation de la société chinoise. Tandis que les gardes rouges – des adolescents fanatisés – sont lâchés par bandes à travers le pays, tout ce qui vient d’Occident et tout ce qui évoque l’ancienne Chine est détruit, et les Chinois se doivent d’apprendre par cœur les citations du président Mao recueillies dans le Petit Livre rouge. C’est à ce moment-là qu’en Occident, dans les cercles nés de la dissidence avec le Parti communiste, s’épanouit la fascination pour la Chine populaire, ce pays qui a rompu avec Moscou en 1960. En 1968 et dans les années suivantes, les mouvements maoïstes tiennent leur place dans la galaxie gauchiste. Entre 1971 et 1976, Tel Quel, revue fondée en 1960 par Philippe Sollers, un jeune espoir de la littérature française, offre une tribune à la pensée Mao Tsé-toung. En 1971, la revue publie un épais volume de la députée communiste italienne Maria-Antonietta Macciocchi, De la Chine : six cents pages d’exaltation de la Révolution culturelle qui seront un bestseller en Europe. En 1974, l’équipe de Tel Quel (Roland Barthes, Philippe Sollers, Julia Kristeva) se rendent en Chine où les autorités, comme ils l’ont fait avec  Maria-Antonietta Macciocchi, leur montrent ce qu’elles veulent leur montrer. Un numéro complet de la revue sera consacré aux observations que les Français ont tirées de leur voyage, à peu près toutes louangeuses : Thierry Wolton signale que Sollers tance ses compagnons de voyage « lorsqu’ils font la fine bouche sur les réussites du maoïsme ». La même année, le sinologue Simon Leys, dans Ombres chinoises, livre la vérité sur ce pays transformé en fourmilière encadrée par le Parti et où tout rebelle est exécuté ou expédié au laogai, le goulag chinois. Mais personne ne l’écoute. En 1976, Tel Quel pleure la mort de Mao. Il faudra les règlements de comptes consécutifs à la mort du dirigeant chinois et l’emprisonnement de sa veuve, Jiang Qing, pour que Sollers ouvre les yeux. « Mao a prolongé pour nous, écrit-il en 1977, la vie de ce qu’il faut bien appeler, aujourd’hui, l’illusion marxiste ».

 

Les castro-guévaristes / Régis Debray

En 1956, Fidel Castro et son frère Raul débarquent à Cuba à la tête d’une troupe armée. L’expédition est décimée. Parmi les douze survivants qui prennent le maquis se trouvent les frères Castro et un jeune médecin argentin, Ernesto Guevara, qu’on surnommera bientôt le Che. En 1959, la guérilla révolutionnaire est victorieuse du régime corrompu de Fulgencio Batista. En 1961, Castro proclame Cuba « première république socialiste d’Amérique ». Une république gouvernée par la bureaucratie, la terreur politique et la suppression des libertés civiques. Généreusement accueillis à la Havane, journalistes et écrivains de gauche, de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir à Jacques Lanzmann ou Françoise Sagan, se bousculent néanmoins pour préparer des reportages et des livres où ils chantent la gloire du Lider maximo. Les responsables de l’Union des étudiants communistes – Régis Debray, Roland Castro, Bernard Kouchner – ne manquent pas ce pèlerinage à Cuba qui permet de joindre l’utile à l’agréable, le socialisme au soleil, au rhum et aux filles faciles. Brillant normalien, Debray, notamment, multiplie les séjours qui le conduisent à devenir l’ami de Fidel Castro et de Che Guevara. En 1965, après l’agrégation de philosophie, il s’installe à Cuba, et y rédige Révolution dans la révolution, une théorie de la guérilla. De la théorie à la pratique, il rallie la Bolivie où, sur les hauts plateaux, il organise des maquis. Capturé en 1967, il est condamné à trente ans de prison, quelques semaines avant que Che Guevara ne soit exécuté par les forces de l’ordre, entrant par la mort dans la légende. Trois ans durant, le slogan « Libérez Régis Debray » fleurira sur les murs de la Sorbonne. En 1970, sous la présidence de Georges Pompidou, le gouvernement français négociera discrètement avec la Bolivie l’amnistie et la libération du jeune philosophe qui, avant de regagner Paris, rendra visite au nouveau président chilien, Salvador Allende. Une quinzaine d’années seront nécessaires à Régis Debray, conseiller de François Mitterrand dans les années 1980, pour se déprendre du romantisme révolutionnaire.

 

Les pro-Indochinois /  Jean Lacouture

Jean Lacouture, successivement journaliste à Combat, au Monde, à France-Soir, à nouveau au Monde, ainsi qu’au Nouvel Observateur, a été, au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, attaché de presse à l’état-major du général Leclerc en Indochine. Ce pays l’a marqué. Engagé à gauche, devenu une grande plume de la presse française et un historien du présent dont on pouvait reconnaître le talent sans partager les idées, il aura eu de multiples entretiens avec les leaders du tiers-monde, Nasser, Bourguiba ou Hô Chi Minh – ce dernier lui inspirant une biographie en 1967. Tout naturellement, au regard de ses opinions, il défendait l’indépendance du Vietnam. L’hostilité à « l’impérialisme américain », marqueur idéologique de la gauche de l’époque, le conduira à prendre parti pour tous les gouvernements hostiles aux Etats-Unis, que ce soit au Vietnam, au Cambodge ou au Laos, et ce sans considération de la place que les communistes y occupaient. En avril 1975, lorsque les Khmers rouges s’emparent de Phnom Penh et vident la ville de ses habitants, il y voit une « audacieuse transfusion de peuple » et salue la venue imminente d’un « meilleur Cambodge ». Quinze jours plus tard, il se réjouit de la prise de Saigon par les troupes du Nord-Vietnam, ne se posant guère de questions sur le régime qui allait s’imposer aux Vietnamiens du sud. En 1977, il prend connaissance du livre du père François Ponchaud, Cambodge année zéro, missionnaire qui allait révéler le génocide perpétré par Pol Pot et ses hommes. Le journaliste fait alors amende honorable. Interrogé par Valeurs actuelles (13-19 novembre 1978), Lacouture avoue « avoir pratiqué une information sélective en dissimulant le caractère stalinien du régime nord-vietnamien ». Et de préciser : « Je pensais que le conflit contre l’impérialisme américain était profondément juste, et qu’il serait toujours temps, après la guerre, de s’interroger sur la nature véritable du régime. Au Cambodge, j’ai péché par ignorance et par naïveté. Je n’avais aucun moyen de contrôler mes informations. J’avais un peu connu certains dirigeants actuels des Khmers rouges, mais rien ne permettait de jeter une ombre sur leur avenir et leur programme. Ils se réclamaient du marxisme, sans que j’aie pu déceler en eux les racines du totalitarisme. J’avoue que j’ai manqué de pénétration politique. »

 

Communistes jusqu’au bout / Aragon

De François Furet à Emmanuel Leroy Ladurie et d’Annie Kriegel à Dominique Desanti, on n’en finirait pas de dresser la liste des intellectuels qui ont été adhérents du Parti communiste et qui, un jour, ont rompu avec lui. Impossible d’en dire autant de Louis Aragon, grand écrivain français mais indéfectiblement membre du PCF jusqu’à sa mort. D’abord participant au mouvement Dada puis au surréalisme, rallié au communisme et adhérent du Parti en 1927, celui-ci est conduit à renier ses premiers engagements littéraires lorsque, emmené par sa compagne Elsa Triolet en URSS, en 1930, il assiste à la Conférence des écrivains révolutionnaires de Kharkov et doit signer une autocritique dans laquelle il désavoue tout ce qui contredit le matérialisme dialectique dans ses écrits antérieurs. En 1931, ce poète compose un hymne où il chante les méthodes du Guépéou (la police politique soviétique). De 1933 à 1935, il est une des chevilles ouvrières dans le monde intellectuel de la stratégie de front unique antifasciste décrétée par Moscou, participant notamment au Congrès international des écrivains pour la défense de la culture qui se tient à Paris. Codirecteur du quotidien Ce soir lancé par le Parti en 1937, Aragon soutient le pacte germano-soviétique de 1939. Sous l’Occupation, il anime en zone sud le Front national des écrivains, une émanation communiste, et à la Libération devient secrétaire général du Comité national des écrivains, dont il sera ensuite président, organisation sous tutelle communiste qui veille à la rigueur de l’épuration dans le milieu littéraire. Aux Lettres françaises qu’il a fondées dans la Résistance, son influence reste prépondérante dans toutes les années d’après-guerre. En 1956, il intervient pour que le Comité national des écrivains ne condamne pas l’intervention soviétique à Budapest. En 1968, toutefois, il publie avec Pierre Daix, dans Les Lettres françaises, la protestation du CNE contre l’entrée des troupes du Pacte de Varsovie à Prague. Cette prise de distance vis-à-vis de l’orthodoxie communiste poussera la direction du PC à liquider Les Lettres françaises, décision qui interviendra en 1972. La même année, Aragon acceptera quand même, pour ses soixante-quinze ans, la médaille soviétique de la Révolution d’octobre. Quand il mourra, en 1982, l’écrivain sera toujours membre du Comité central du PCF.

 

Jean Sévillia

 

 

Thierry Wolton

Une histoire mondiale du communisme. Tome 3, les complices.

Grasset, 1172 pages, 33 € jusqu’au 31 janvier 2018, 39 € au-delà de cette date.

Partager sur les réseaux sociaux

Nouveauté

Recherche

Thématiques